Vendredi 9 novembre 2018
Notre avion décolle de Melbourne à 9h30 pour Alice Springs, où nous atterrissons 3h après.
Photos prises de l'avion montrant le Centre Rouge et les West MacDonnell Ranges près d'Alice Springs
A l’aéroport d’Alice Springs, nous tombons sur un guichet « Shuttle Bus » qui propose des places dans un bus où il suffit de donner sa destination finale au conducteur pour qu’il vous y dépose. Moins cher que le taxi.
Pour nous, ce sera la compagnie Apollo, afin de récupérer notre camping-car. Nous sommes contents de voyager dans un camping-car ; Il nous offre un tout en un très pratique, voiture, maison, restaurant... (Tout dépend de la cuisinière!) A cinq, nous pensons aussi que c’est la solution la plus économique pour découvrir ce pays. Enfin, les enfants supportent mieux les longs trajets.
Pour le Centre Rouge, nous avons hésité entre le camping-car et le 4X4 équipé camping. Après avoir parcouru l’été dernier la Namibie en 4X4 équipé camping, nous avons préféré le camping-car, qui offre plus de confort. Malgré tout, nous pensons qu’il est préférable de louer un 4X4 équipé camping pour parcourir le Centre Rouge, car il vous permet de prendre des pistes et des raccourcis et de gagner beaucoup de kilomètres et de temps !
Nous faisons quelques courses en ville et en moins de deux heures après avoir atterri, nous partons pour le bush, l’Outback – “loin derrière” – l’aventure australienne…
Les premiers kilomètres se font à vitesse réduite, le temps de s’habituer à la conduite à droite, à la boite automatique et surtout aux dimensions du camping-car.
A Alice Springs, nous rencontrons aussi les premiers Aborigènes (signifie qui est originaire du pays où il vit).
Les 590 000 aborigènes d’Australie (sur près de 25 millions d’habitants), premiers habitants de ce pays-continent, opprimés depuis l’arrivée des Européens il y a deux siècles, sont aujourd’hui une minorité qui reste paria dans son propre pays. Même si des progrès ont été accomplis ces dernières années.
«Nous nous excusons pour les lois et les politiques des parlements et gouvernements successifs qui ont infligé à nos concitoyens australiens (aborigènes) une profonde peine, une profonde
souffrance et de grandes pertes». Le 13 février 2008, le premier ministre travailliste australien, Kevin Rudd, prononçait un discours au parlement de Canberra pour
«supprimer une grande tâche de l’âme de la Nation».
Aujourd’hui, globalement, malgré les excuses et les reconnaissances officielles, de nombreux Aborigènes australiens continuent à vivre aux marges de la société. Avec toutes les conséquences
que cela représente pour leur communauté, particulièrement touchée par la délinquance, l’alcoolisme et le suicide.
Photo d'Aborigène trouvée sur le Net
Nous prenons la Namatjira Dr, direction les West MacDonnell Ranges et Ormiston Gorge Campground, où nous avons prévu de passer la nuit.
En sortant d’Alice Springs, la route traverse des paysages désertiques sous une chaleur de forge. Nous sommes à l’affut de nos premiers kangourous, en vain…
La main sur le volant, on regarde cet immense paysage en se disant que le monde a changé d’échelle...
Nous atteignons Ormiston Gorge, au bout de deux heures et découvrons cette faille impressionnante et son trou d’eau bordé d’eucalyptus fantomatiques où il est possible de se baigner. Un très bel endroit avec de nombreuses possibilités de randonnées. Le camping est très beau et très bien aménagé.
Nous finirons cette première journée par un bon repas sous une prairie d’étoiles. Les enfants semblent heureux, la nuit résonne de leurs éclats de rires, même si parfois l'écho nous renvoie leurs disputes... Avec le voyage, une belle complicité s’est installée entre eux… Tout baigne !
Après une première excellente nuit et un réveil symphonique aux chants d’oiseaux inconnus, nous passerons une partie de la matinée à profiter des lieux avant de nous diriger vers la Glen Helen Gorge toute proche et qui propose aussi un camping. A choisir, celui d’Ormiston Gorge est plus beau. Emile ne fera que tremper les pieds, tant l’eau est glaciale.
Nous filons ensuite à l’Ellery Creek Big Hole pour y déjeuner et nous y reposer sur le sable qui borde son trou d’eau. Là encore, un très beau site à seulement 90 km d’Alice Springs. Possibilité d'y camper.
Dans l’après-midi, nous retournons sur Alice Springs où nous avons repéré un camping, le Big4 Holyday Parks qui propose toute sorte de jeux gratuits pour les enfants, une piscine, des trampolines… De 16h à 20h, nous n’avons pas vu les enfants ! Il faut dire que ce camping est incroyable, tant au niveau des équipements, que de la propreté. On y croise aussi beaucoup d'oiseaux peu farouches.
Du coup, nous ne sommes pas allés visiter comme prévu Alice Springs. Dommage, car la ville se visite facilement en louant un vélo, il y a de belles galeries d’art, notamment la Yubu Napa Art Gallery, un parc dédié aux reptiles et aux serpents, le Alice Springs Reptile Centre et un parc où l’on peut voir les espèces locales et qui propose des visites nocturnes, le Alice Springs Desert Park.
En camping-Car, si vous êtes pressés ou si vous ne voulez pas faire trop de kilomètres, les West MacDonnell Ranges ne constituent pas selon nous un incontournable dans la région. En revanche, si vous êtes en 4X4 équipé camping, vous y passerez que ce soit en empruntant la Namatjira Dr ou la Larapinta Dr, pour rejoindre la Mereenie Loop, le raccourci jusqu’à Kings Canyon.
Dimanche 11 novembre 2018
Prochaine destination, le mythique Uluru. Il nous faudra pas moins de 6h pour parcourir les 443 km qui séparent Alice Springs d’Uluru. Les paysages nous font parfois penser à la Namibie sauf qu’ici, les kurkara ont remplacé les acacias, il n’y a pas de girafes, zèbres ou oryx et il est possible de conduire sur des routes goudronnées…
Nous sommes restés 2 nuits à l’Ayers Rock Campground, le camping situé à Yulara, une petite localité qui dessert le Parc National Uluru-Kata Tjuta et qui a transformé un des endroits les plus inhospitaliers de la planète en un lieu de séjour accueillant. Tous les hébergements de Yulara, y compris le camping, appartiennent à l’Ayers Rock Resort. On y trouve aussi un supermarché, assez cher, mais bien achalandé. Cet immense complexe hôtelier n’est pas si mal réussi sur le plan architectural. Quant au camping, avec sa piscine, il a fait le bonheur des enfants.
Le jour de notre arrivée, pour célébrer le rituel crépusculaire sur Uluru et voir le soleil sombrer dans le désert, nous sommes partis vers 16h30 du camping direction les "Sunset Viewing Area" (en novembre le soleil se couche vers 19h). Attention, les bonnes places sont vite prises d’assaut.
La première fois que l’on aperçoit le mont Uluru émerger de l’immensité désertique, on croit au mirage, tant il semble irréel.
Et pourtant, neuf kilomètres de circonférence, trois kilomètres de long, 348 mètres de haut. Ses murs s’élèvent, massifs, polis par l’éternité, parfois brisés de crevasses, de failles, creusés de grottes et d’anfractuosités.
Au soleil couchant, la montagne s’enflamme, passant de l’ocre brun à l’orange, puis au rouge flamboyant pour finir au noir. Le spectacle est grandiose, un silence contemplatif envahit les lieux. Nous laissons le temps se dissoudre dans les ors du soir.
Nous avons fait beaucoup de kilomètres pour venir jusqu'ici, nous ne regrettons pas.
Le lendemain matin, réveil avant le lever de soleil (en novembre le soleil se lève vers 5h50) pour voir le jour, triomphant de la nuit, se lever sur Uluru. Cette fois-ci pas de chance, le ciel est nuageux et nous n’aurons que 10 minutes à peine de soleil. Les enfants ont eu le nez fin, car ils sont restés dormir dans le camping-car. La couverture nuageuse les a incités à rester sous la leur.
Le site réservé au soleil levant est très beau, offrant aussi de nombreux sentiers de randonnée. Une fois le soleil levé, les cars de touristes se volatilisent et nous nous retrouvons seuls. Nous en profitons pour prendre notre petit-déjeuner.
Nous filons ensuite aux pieds d’Uluru pour randonner. Nous ne ferons pas la Base Walk qui fait le tour complet du rocher (10,6 km, 3-4 heures), un peu flemmards ce matin... Nous nous contenterons à partir du Mala Car Park de faire la Mala Walk et la Kunya Walk, soit au total 2h30 de marche facile et très agréable. Nous voulions au départ faire la visite guidée gratuite avec un ranger qui part à 8h du Mala Car Park, mais le nombre important de participants nous en a dissuadés.
En soirée, nous partons en direction des Kata Tjuta, 36 monolithes aux structures fragmentées, éclatées en dômes de grès pourpres, pour assister au soleil couchant. Pas de soleil, mais des orages impressionnants. Le lendemain matin, avant de partir sur Kings Canyon, nous retournerons voir les Kata Tjuta en faisant la courte randonnée, la Walpa Gorge. Nous sommes un peu frustrés de partir déjà, nous aurions dû prévoir une nuit de plus !
Le Parc National Ulura-Kata Tjuta mérite qu’on lui consacre au moins 3 nuits et deux jours complets.
A refaire, notre programme serait le suivant :
L’histoire du mont Uluru (Ayers Rocks) et des Kata Tjuta (monts Olga) a été très mouvementée.
Au début de la colonisation, les relations entre les colons blancs et les Aborigènes sont très mauvaises. L’élevage des colons blancs perturbe les ressources, les cycles de chasse et de cueillette des Aborigènes. Les Aborigènes tuent le bétail et les blancs, les indigènes. En 1920, les survivants sont confinés, pour y être protégés, dans une réserve. En 1958, le gouvernement australien exclut les montagnes de la réserve et ouvre les sites au tourisme, sans tenir compte de leur signification culturelle. En 1976, le gouvernement australien rend aux Aborigènes du Territoire du Nord une grande partie de leurs terres. Dans le même temps, les autorités privent les propriétaires traditionnels de leurs deux montagnes Uluru et Kata Tjuta en les inscrivant en 1977 dans un parc national. Soutenus par la population australienne, les Pitjantjatjara finissent par récupérer leur bien en 1985. En 1989, le Parc National Uluru Kata-Tjuta est finalement inscrit sur le registre des sites sacrés du Territoire du Nord.
Aujourd’hui, les sites sont cogérés par les Aborigènes et les services gouvernementaux des parcs nationaux. L’exploitation touristique est confiée à des sociétés privées qui reversent des royalties aux communautés locales. Le “rock” attire quatre cents mille touristes par an. Le complexe hôtelier emploie un millier de personnes. Autour du site vivent moins de deux cents Aborigènes… !
Mardi 13 novembre 2018
Dernière destination de notre périple dans le Centre Rouge, Kings Canyon dans le Watarrka National Park.
Nous atteignons le camping du Kings Canyon Resort vers 16h après 5h de route et 305 km. Juste le temps de repérer notre emplacement et de partir vers le canyon à 10 km pour y faire la courte randonnée, Kings Creek Walk (2 km aller-retour). Très belle en fin de journée lorsque le soleil s’engouffre dans le canyon.
Le site du camping est beau, face aux montagnes de Kings Canyon, mais les aménagements sont un peu vieillots, surtout pour le prix… Sur place, il y a un petit supermarché qui vend surtout des chips et des boissons. Mieux vaut faire ses courses à Yulara. Sans quoi, il y a trois restaurants sur place. Peu importe le camping, car nous sommes venus ici pour faire la randonnée Kings Canyon Rim Walk (6 km, 3-4 heures), prévue le lendemain matin. Il faudra que la randonnée soit belle car la route est longue pour arriver jusqu’ici.
Mercredi 14 novembre 2018
Nous nous levons à 5h, prenons le petit déjeuner sur le parking de Kings Canyon et à 6h30, nous entamons la randonnée à la fraiche avant les fortes chaleurs (35° à 10h)…
Après une courte montée escarpée et haletante, nous nous retrouvons sur un plateau au bord du canyon, dont nous ferons le tour, en empruntant, tantôt des escaliers, tantôt des passerelles, en serpentant entre des dômes gigantesques, en découvrant des amphithéâtres de pierres, en croisant des arbres calcinés qui tendent leurs bras tordus vers le ciel de mercure comme des spectres, en traversant des poches de verdure luxuriante.
Un spectacle fascinant, une grande bouffée d’oxygène, et un grand bravo aux enfants qui ont fait la randonnée sans sourciller.
Malgré tout ce qu’on peut lire, cette randonnée ne présente aucune difficulté technique, il faut juste penser à bien s’hydrater et se protéger du soleil. N’hésitez pas à la faire même avec de jeunes enfants !
Oui, la route est longue pour venir jusqu’ici, mais le spectacle offert par la nature mérite ces efforts…
Jeudi 15 novembre 2018
Nous prenons la route du retour vers Alice Springs et vers notre camping préféré, le Big4 Holyday Parks. Nous devons rendre le camping-car le vendredi 16 novembre à 8h, avant de prendre notre avion pour Melbourne à 11h40.
Prochaine étape, un road trip en camping-car de 22 jours entre Melbourne et Sydney…
Malgré les distances parcourues, malgré la chaleur suffocante, malgré les mouches, malgré les moustiques, le Centre Rouge mérite le déplacement. Avec les monts Uluru, Kata Tjuta et Kings Canyon, nous nous sommes littéralement rincés l’œil, et l’œil a toujours besoin de ces choses intactes que seule la nature peut nous offrir.
Le Centre Rouge a tenu toutes ses promesses… Un seul regret, celui de ne pas avoir rencontré les Aborigènes !
Sachez toutefois que vous ferez beaucoup de kilomètres sur des routes qui finissent par être monotones... Mieux vaut avoir une bonne Playlist !
La suite de notre voyage en Australie, en road trip de Melbourne à Sydney, c'est ICI
Les beuvainrigenes (dimanche, 02 décembre 2018 19:45)
Toujours de superbes photos et des commentaires passionnants. Ici là saisons des pluies a débuté et on file vers Noël en effeuillant le calendrier de l'avent ! Nous suivons de près votre périple australien car c'est une destination possible dans les 3 ans...nous suivrons vos conseils ! Bises
Alice on the rocks, Julie NBA et leurs parents ulurus.
Carmen et Daniel (lundi, 26 novembre 2018 23:43)
holà vous dormez, j' imagine que oui, chez nous il est 23h20 nous regardons vos merveilleuse photos, nous rêvons a votre bon voyage.
Mon fils, ma Catherina bien aime, votre façon de nous faire partager votre voyagé avec vos récits c'est un pure bonheur.
mes petits enfants nous avons très envie de vous prendre dans les bras et vous dire combien ont vous aime.
oscar, nous avons bien reçu ta carte postale de la nouvelle Calédonie( cette pour nous rendre jaloux iiiiiii).
bon journée a vous, Asta luego
ON VOUS AIME A LA FOLIEEEEEEEEEEEEEE
Mamita, Abuelita, Daniel.
dire
Therese Rigolot (dimanche, 18 novembre 2018 06:11)
Toujours excellent. Quel plaisir de vous lire!